LES ARTISAN·E·S DES DROITS HUMAINS

Centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA)

Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, les équipes du Centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) géré par France terre d’asile à Blois et de l’aaatelier tenaient à mettre en lumière les parcours de résidentes au travers d’une série de publications.
Pour débuter cet état des lieux des droits et libertés des femmes exilées, un premier Zoom revient sur les conditions d'accueil des personnes exilées en France, en particulier celles des CADA.

et → 3 mars 2021

« La dignité humaine est inviolable. Elle doit être respectée et protégée » – Article 1 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.

C’est pour garantir le droit au respect et à la protection de la dignité humaine que le droit de l’Union européenne prévoit que tou·te·s les personnes en demande d’asile doivent recevoir des conditions matérielles d’accueil dignes dans les États membres de l’Union.

En France :

C’est l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) qui est chargé de proposer les « conditions matérielles d’accueil » (CMA) à toute personne qui demande l’asile dans les délais et conditions impartis par la loi.

Ces CMA comportent :

Les structures qui hébergent les demandeur·se·s d’asile :

Il existe différents dispositifs d’hébergement pour les personnes en demande d’asile

Ces différents dispositifs sont gérés par des associations (France terre d’asile, Forum Réfugiés Cosi, etc.) ou des entreprises (ADOMA, COALLIA, etc.) sur financement de l’État.

Focus sur le CADA :

CADA = Centre d’accueil pour demandeurs d’asile est le dispositif d’hébergement le plus déployé sur le territoire national en raison de la pérennité de son accompagnement (ce n’est pas un dispositif d’hébergement d’urgence mais un hébergement et une proposition d’accompagnement qui durent tout le temps de l’instruction de la demande d’asile).

Temps de l’hébergement et de l’accompagnement : il se fait à partir du dépôt de la demande d’asile jusqu’à décision définitive de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) ou de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) :

Durée moyenne d’hébergement : environ 9 mois.

Quel est le public accueilli par les CADA ? 

Les CADA accueillent :

Ces personnes en demande d’asile peuvent venir :

Les CADA ne peuvent pas héberger des personnes en procédure DUBLIN, c’est-à-dire les personnes dont les empreintes ont été prises dans un autre État de l’Union Européenne qui devient alors responsable de sa demande d’asile. Ces personnes sont alors en attente de transfert vers l’État responsable de l’instruction de leur demande.

Quelles sont les missions des CADA ? 

Ces missions sont assurées par une équipe de travailleur·se·s sociales/aux qualifiés (conseiller·e·s en économie sociale et familiale, assistant·e·s sociales/aux, éducateur·ice·s spécialisé·e·s, juristes pour certaines associations).

Le CADA, dispositif le plus adapté aux personnes en demandes d’asile

Les CADA apparaissent comme étant le dispositif le plus adapté tant les missions qui leur sont confiées sont importantes : ces centres offrent des sources et des informations qualifiées pour la compréhension du système français et une possibilité d’autonomisation dans les démarches administratives et sociales des demandeur·se·s d’asile en France.

Malheureusement, seules 43 600 places CADA existent en France à ce jour.

Le nombre de demandes d’asile est bien plus élevé que le nombre de places d’hébergement mises à disposition par l’État.

En 2019, seules 50% des personnes en demande d’asile étaient hébergées.

Tous dispositifs confondus en 2019 : 84761 places d’hébergement pour 132 700 demandes d’asile enregistrées la même année (soit 63%)

la France dénoncée pour la mise en œuvre des conditions matérielles d’accueil des demandeur·se·s d’asile

Le Défenseur des Droits dénonce régulièrement le manque d’efforts de l’État dans le déploiement des hébergements pour demandeur·se·s d’asile.

Le 2 juillet 2020, la Cour européenne des droits de l’Homme (CADH) a même condamné la France pour traitements dégradants « témoignant d’un manque de respect pour la dignité » des demandeur·se·s d’asile considérant que les autorités françaises doivent « être tenues pour responsables des conditions dans lesquelles [les requérants] se sont trouvés pendant des mois, vivant dans la rue, sans ressources, sans accès à des sanitaires, ne disposant d’aucun moyen de subvenir à leurs besoins essentiels et dans l’angoisse permanente d’être attaqués et volés » et suscitant « sans aucun doute, (…) des sentiments de peur, d’angoisse ou d’infériorité propres à conduire au désespoir ».

© Infographies Studio TARTAR

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