Xavière Prugnard et Joséphine Faisant → 27 septembre 2017
« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits »1
Ces droits ? On les appelle les droits humains, droits de la personne ou encore droits de l’Homme.
Ils ont la particularité d’être inhérents, inaliénables et universels.
Inhérents ? Parce que chacun jouit de ces droits, du fait même de sa condition humaine. C’est pour cette raison qu’on les appelle « les droits humains ». Inaliénables ? Parce qu’on ne peut pas y renoncer ou les supprimer. Universels ? Parce que ces droits concernent – en théorie – tout le monde de manière égale partout dans le monde.
Cet universalisme des droits de la personne est un gage de protection sur le plan international. C’est pourquoi, il est particulièrement critiqué par les pays qui les respectent le moins. Les droits humains ne seraient qu’une invention des pays occidentaux et de fait en aucun cas universels. Contrairement à ce que l’on peut entendre, les droits humains ne sont pas nés pendant la Révolution française de 1789 mais au beau milieu de la Perse du VIème siècle av. J.-C2.
Bon mais plus concrètement, les droits humains c’est quoi ?
Traditionnellement, on « classe » les droits humains en trois (voire quatre générations3) :
- les droits civils et politiques classiques : droit à la vie, droit de vote, liberté d’expression, interdiction de la torture, interdiction de l’esclavage, etc. ;
- les droits économiques, sociaux et culturels : droit au travail, droit à la sécurité sociale, droit de grève, droit à l’éducation, etc. ;
- les droits de « troisième génération » : droit à un environnement sain, droit des minorités, droits des peuples autochtones, etc.
En d’autres termes, les premiers visent à protéger les individus de l’État en leur octroyant des « droits-libertés ». Les deuxièmes conduisent à exiger que l’État intervienne pour assurer une qualité de vie à chacun d’entre nous, on appelle ça les « droits-créances ». Les derniers voient encore plus loin, ils s’adressent à la communauté internationale dans sa globalité en lui octroyant des droits : protéger le patrimoine mondial ou la planète contre le réchauffement climatique pour les générations futures.
Malgré cette classification, les droits humains n’en demeurent pas moins égaux, interdépendants, indivisibles et liés entre eux. Cela signifie qu’aucun droit ne prime sur un autre et que la violation d’un entraîne la violation d’autres. On dit souvent que les droits civils et politiques conditionnent la jouissance des droits économiques, sociaux et culturels. C’est-à-dire que si dans votre pays la liberté d’expression et le droit de manifester n’existent pas, qu’en est-il de votre droit de grève ?
Enfin, la question à un million : qui doit protéger les droits humains ?
Ce n’est pas parce que les droits de la personne sont un concept à la fois philosophique, politique et juridique, qu’ils sont abstraits et inutiles. Les États sont tenus – de par leurs engagements internationaux4 et leur législation nationale – de respecter et de faire respecter les droits humains (comme par les entreprises). Mais plus encore, il en est de la responsabilité de tou.te.s car « la liberté des un.e.s s’arrête là où commence celle des autres ».
Alors oui, les droits humains sont instrumentalisés et violés aux quatre coins du monde mais cela ne signifie pas pour autant qu’ils soient obsolètes. Comme si le Code de la route en France était inutile du fait du nombre élevé d’excès de vitesse.
C’est justement pour cette raison que l’aaatelier existe : nous avons besoin de connaître nos droits pour les défendre5.
© Collage de Joséphine Faisant sur l’œuvre « Liberté guidant le peuple » d’Eugène Delacroix (1830).
Xavière Prugnard et Joséphine Faisant
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